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Texte de Philippe
BEZARD-FALGAS
(1997)
  1. Les origines
  2. L'arrivée de l'hérésie
  3. Echecs de l'église
  4. Nouvelle croisade
  5. Philippe Auguste
  6. Départ croisade
  7. Simon de Montfort
  8. Raimond VI se rebiffe
  9. La bataille de Muret
  10. Le siège de Toulouse
  11. Deuxième croisade
  12. Résistance Cathare
  13. Siège de Montségur
  14. L'intégration
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COUPABLE DE CROISADE

La croisade contre les albigeois 1208 - 1243

6 - Le départ de la croisade

La croisade va s'organiser très vite. Le roi de France, suivant ce qu'il avait dit, ne s'engage pas militairement. Par contre, il va user de tout son poids pour convaincre les grands féodaux français de s'engager. Cet aspect n'est pas négligeable pour lui car il ne faut pas oublier que son combat principal, c'est l'affaiblissement des grands féodaux, et envoyer ceux-ci en croisade loin de leurs fiefs, c'est diminuer leur influence. De grands seigneurs, et non des moindres, puisqu'on verra le duc de Bourgogne, vont se croiser. Pour les plus grands, c'est une occasion de négocier certains avantages avec l'Eglise. Pour les plus faibles, c'est une occasion de conquérir un fief ou de se forger un nom à la bataille.

L'armée se constitue sous l'autorité de l'Eglise. Son chef officiel est le légat du pape, Arnaud-Amaury, alter-ego de Pierre de Castelnau. Pour lui, la croisade n'a qu'un objectif : l'élimination physique des hérétiques, c'est à dire le massacre systématique. Tous les seigneurs et leurs troupes sont aux ordres du légat, mais l'armée est aussi constituée de gens d'armes indépendants, les routiers, qui ne suivent la croisade que pour piller et rançonner le pays attaqué. Des routiers sont aussi utilisés d'ailleurs par le comte de Toulouse, et ceci lui sera toujours reproché par l'Eglise, contrairement à la croisade. Cet amalgame ne sera pas forcément très bon à la fois pour la réputation des croisés, mais aussi pour leur efficacité militaire. Du coté des seigneurs occitans, on sait à quoi s'en tenir : les croisés vont attaquer les villes et les châteaux, piller les richesses, déposséder les nobles et massacrer les hérétiques. De plus, ils se sentent probablement abandonnés par le comte de Toulouse qui a rejoint par force et par raison le camp des croisés. En première ligne, c'est le vicomte de Béziers et de Carcassonne, Trencavel, qui va subir les assauts de la croisade.

Un beau jour de 1209, la croisade se met en route, et désormais, la ruine et la désolation vont s'abattre sur le pays d'Oc. Après avoir passé Montpellier qui appartient au roi d'Aragon, les croisés mettent le siège devant Béziers. Première déconvenue pour les croisés, les catholiques de la ville refusent de coopérer et de livrer leurs hérétiques. Désormais, la croisade sera obligée de combattre la totalité de la population, et pas seulement les hérétiques comme elle l'avait prévu au départ. La guerre de religion se transforme en guerre de conquête. Le vicomte de Béziers, Raimond-Roger Trencavel a laissé la ville à ses lieutenants et est allé s'enfermer à Carcassonne. A l'époque, Béziers est une puissante ville fortifiée : juchée sur un promontoire escarpé, elle est protégée en plus à l'Ouest par l'Orb, rivière large et profonde. Les croisés s'installent et les biterrois se moquent d'eux : ha ! Les fiers chevaliers dans leur cote de maille en train de fondre au soleil ! Certains d'entre eux poussent même la chose jusqu'à ouvrir les portes, et traverser le pont sur l'Orb pour les provoquer ! Mais les routiers sont plus prompts au combat que les seigneurs français : ils se précipitent sur les audacieux, les taillent en pièces, foncent sur les portes et pénètrent dans la ville. Avant que les croisés n'interviennent, le massacre a déjà commencé et la ville est dévastée par les flammes avant même d'être mise à sac... C'est à cette occasion que Arnaud-Amaury aurait prononcé les célèbres paroles : "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !" Tout le monde a entendu parler de cet épisode tragique.

Le premier fief de Trencavel est dévasté, et sa population massacrée. Les historiens ne sont pas d'accord sur le nombre des victimes du sac (entre 4.000 et 40.000 !) la ville ayant retrouvé une importante population seulement une dizaine d'années plus tard. Toujours est-il que l'Eglise a mis sa menace à exécution, et Béziers n'est que le premier acte d'une longue série de combats et de massacres qui ne s'arrêteront que près de quarante ans plus tard (1209 - 1244), avec le bûcher de Montségur. Les croisés continuent leur progression et arrivent devant Carcassonne. Là, les choses vont se ralentir car il faut mettre le siège devant cette ville fortifiée. Trencavel, à qui Béziers a tenu lieu de leçon, s'est mis à l'abri derrière ses murs crénelés. Pourtant, Carcassonne tombera et son seigneur avec. Venu négocier la reddition de la ville, Trencavel est fait prisonnier par surprise et jeté dans un cul-de-basse-fosse. Le vicomte étant dépossédé de ses fiefs, les croisés et le légat procèdent alors à leur redistribution. Le légat propose les terres au noble de plus haut rang, le duc de Bourgogne, en l'absence du suzerain, le roi de France. Le duc refuse, ainsi que les grands seigneurs. L'assemblée des croisés donne alors les terres à un seigneur du Nord de la France, Simon de Montfort. Simon devient le nouveau vicomte de Carcassonne, et en même temps devient le chef militaire de la croisade. Pourquoi Montfort ?

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