| COUPABLE DE CROISADE La croisade contre 
              les albigeois 1208 - 1243 11 - La deuxième croisade 
               Il y a probablement 
              eu à ce moment une lutte d'influence au sein de l'Eglise Catholique 
              entre les partisans des languedociens et ceux du roi de France. 
              Mais, les pro-occitans partaient avec plusieurs longueurs de retard 
              : tous les évêques du midi étaient depuis longtemps ligués contre 
              les  cathares 
              et leurs "souteneurs", et il n'y avait aucune raison pour qu'ils 
              changent d'avis. Malgré les demandes réitérées de Raimond VII pour 
              obtenir officiellement son héritage et ses titres lors de concile 
              de Bourges en 1225, l'Eglise va attribuer d'office la totalité des 
              domaines de Raimond VII au légataire de Amaury de Montfort, Louis 
              VIII, roi de France. De plus, devant la position du comte de Toulouse 
              officieux et de ses alliés, le pape Honorius III déclare une nouvelle 
              croisade contre les barons occitans. 
 Louis VIII n'en attend pas moins, et se croise aussitôt. Il part 
              pour le midi en 1226. En Languedoc, la nouvelle fait l'effet d'un 
              coup de tonnerre : une nouvelle croisade, et avec le roi de France 
              ! Dans les mémoires, on garde le souvenir du massacre de Béziers, 
              mais aussi celui de Marmande perpétré par le même prince qui revient 
              à la tête de son armée ! A l'annonce de son arrivée, nombreux sont 
              les petits seigneurs qui se soumettent au sénéchal du Roi. Pourtant, 
              certaines villes résistent : c'est le cas d'Avignon, qui va être 
              assiégée pendant trois mois, un siège terrible qui s'achèvera par 
              la soumission de la ville. Louis VIII installe à Carcassonne son 
              sénéchal Imbert de Beaujeu, mais évite Toulouse contre qui il s'est 
              déjà cassé les dents. Toutes les autres villes capitulent et les 
              seigneurs occitans se voient isolés de plus en plus. Raimond VII 
              est bloqué dans Toulouse et l'armée royale pratique la stratégie 
              de la terre brûlée. Pourtant, Louis VIII n'aura pas l'occasion de 
              voir les résultats de la politique de son père et de la sienne, 
              car il meurt sur le chemin de retour vers Paris, à Montpensier, 
              en 1226. Sa veuve, Blanche de Castille, prend la régence en attendant 
              l'arrivée sur le trône de l'héritier Louis IX, le futur Saint Louis, 
              qui n'a que 11 ans. Une fois de plus, l'héritage politique de Philippe 
              Auguste se trouve entre de bonnes mains. C'est à se demander d'ailleurs 
              si Blanche de Castille n'a pas été la réelle souveraine même du 
              temps de son mari Louis VIII, car la régente garde la même position 
              vis-à-vis du midi : elle attend que Raimond VII, dernier comte occitan 
              d'envergure, ne soit plus en position de résister. Et il ne l'est 
              plus. Ses derniers alliés le lâchent : le roi Jacques Ier d'Aragon, 
              successeur de Pierre II, se range du coté de l'Eglise. Le roi d'Angleterre, 
              Henry III, en situation difficile chez lui, n'a guère l'occasion 
              d'attaquer le roi de France à cette époque. De plus, L'Eglise va 
              encore enfoncer le clou, en excommuniant Raimond VII en 1227, par 
              la voix de Pierre Amiel, nouvel archevêque de Narbonne.
 
 Raimond VII résistera encore trois ans. Mais en 1229, il se trouve 
              dans une position intenable. Il décide donc d'accéder aux exigences 
              de l'Eglise Catholique et de se soumettre au roi de France. Il se 
              rend à Paris en pèlerin, fait une déclaration publique de repentir 
              et signe le traité de Paris avec la régente Blanche de Castille. 
              Par ce traité, Raimond VII s'engage à détruire l'hérésie, à rendre 
              à l'Eglise ses biens confisqués, et surtout à marier sa fille Jeanne, 
              seule héritière du nom, au frère du roi, Alphonse de Poitiers. Si 
              Alphonse meurt sans descendance, le titre et les fiefs seront directement 
              rattachés au domaine royal. En attendant, Raimond VII conserve son 
              titre de comte de Toulouse, mais il est sous le contrôle direct 
              du sénéchal du roi, prêt à intervenir en cas de manquement à l'engagement 
              pris. Le comté de Toulouse vit ses dernières heures sous l'autorité 
              de la descendance de Raimond de Saint-Gilles. Pourtant, si les comtes 
              occitans sont sous l'autorité du roi de France, le comte de Toulouse 
              comme le comte de Foix, la foi cathare est loin d'avoir été réduite. 
              La guerre du pouvoir est finie, la lutte religieuse continue...
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