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Texte de Philippe
BEZARD-FALGAS
(1997)
  1. Les origines
  2. L'arrivée de l'hérésie
  3. Echecs de l'église
  4. Nouvelle croisade
  5. Philippe Auguste
  6. Départ croisade
  7. Simon de Montfort
  8. Raimond VI se rebiffe
  9. La bataille de Muret
  10. Le siège de Toulouse
  11. Deuxième croisade
  12. Résistance Cathare
  13. Siège de Montségur
  14. L'intégration
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Articles
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COUPABLE DE CROISADE

La croisade contre les albigeois 1208 - 1243

3 - Les échecs de l'église Catholique en Languedoc

L'Eglise Catholique va se retrouver petit à petit en situation d'infériorité numérique, et ceci, bien que les croyants hérétiques ne représentent pas la majorité de la population : le bas clergé abandonne ses ministères, les fidèles se retrouvent plus facilement dans l'hérésie car celle-ci est finalement beaucoup moins contraignante dans la vie de tous les jours, et les seigneurs en profitent pour renier leurs engagements face au pouvoir ecclésiastique. L'évêque de Toulouse s'en plaindra un des premiers. Il ne faut pas non plus oublier que les sacrements délivrés par l'Eglise Catholique étaient payants soit directement, soit par des aumônes, et que les taxes perçues dans les propriétés de l'Eglise constituaient une part importante des revenus ecclésiastiques. Le manque à gagner devait donc être assez important. Le premier échec était donc économique.

En deuxième lieu, le pouvoir politique prédominant de l'Eglise est désormais contesté, et il découle directement du troisième échec qui est social. Les seigneurs soumis auparavant aux ordres et injonctions des évêques et des cardinaux, commencent à prendre d'autant plus de libertés qu'ils s'aperçoivent que la base populaire rejette la domination sociale de l'Eglise. Face à leurs sujets, ils ne craignent plus l'excommunication comme arme suprême de l'Eglise. Le fait de ne plus être chrétien n'est plus un motif de rejet de la société. L'Eglise perd le pouvoir de décider qui fait partie de la communauté. Elle n'a donc plus de pouvoir social et politique.

Enfin, le troisième échec est spirituel, puisque la religion catholique n'est plus la référence et ne remplit plus ses églises. Ce pourrait être le moins important, mais c'est le plus important des échecs, car le peuple ne sentant plus obligé d'aller à l'église, il n'écoute plus les sermons et ne se confesse plus ; l'Eglise Catholique ne "contrôle" plus les pensées et les actes de ses fidèles, ce qu'elle essaie de faire depuis longtemps dans toute l'Europe.

Face à cette situation, L'Eglise va réagir. La première réaction du pape est l'envoi de missions d'évangélisation. Lancée d'abord dans le cadre normal en utilisant le clergé en place, ces opérations n'obtiennent aucun résultat tangible. Les différents conciles décident ensuite de mettre en place des opérations extraordinaires proches de celles qui seront faites dans des pays non-christianisés. Ces missions sont notamment confiées à un moine espagnol qui sera connu plus tard sous le nom de Saint Dominique et qui sera aussi à l'origine de la création de l'Inquisition. Lancées durant le XII° siècle, toutes ces opérations n'ont aucun succès et contraignent l'Eglise Catholique à chercher des solutions non plus religieuses, mais politiques voire militaire. Il faut dire qu'à sa tête se trouve désormais Innocent III, jeune pape élu en 1198. Dès son élection, un prince bosniaque, Kouline, se convertit officiellement au bogomilisme.Balkans. Innocent III provoque une croisade du roi de Hongrie contre le prince, et n'aura de cesse de lutter contre les hérésies internes. Ceci ne l'empêchera pas de lancer aussi trois croisades en Terre Sainte.

L'Eglise essaie de faire jouer ses appuis politiques et utilise son image de conscience du monde. Elle exige d'abord des grands seigneurs occitans l'arrestation des hérétiques connus. Fin de non-recevoir de la plupart d'entre eux. Le comte de Toulouse le premier est sanctionné : en 1208, il est excommunié. Les barons du midi pouvaient pourtant se douter que l'Eglise Catholique, poussée dans ses derniers retranchements, essaierait d'avoir l'appui des grands princes d'Europe comme elle l'a déjà fait dans les nombreuses croisades lancées depuis près de deux siècles, et ensuite passerait à l'attaque. C'est ce qui se passe. L'Eglise, supplantée dans tous les domaines en Languedoc, n'a d'autre choix que de reconquérir par la force cette province rebelle à sa doctrine. Elle a usé de tous les moyens qu'elle pouvait utiliser en Languedoc pour inverser le mouvement et retrouver sa position initiale, et tous se sont trouvés inefficaces. Désormais, le seul recours est la force militaire, l'écrasement des seigneurs félons et la destruction des hérétiques pour l'exemple.

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