| Description du château
  Le 
              château occupe un vaste promontoire au confluent de la Crûme 
              et de la Sèvre nantaise; une enceinte ovalaire de plus de 
              300 m de grand diamètre, flanquée de tours ruinées 
              pour l'essentiel, l'encercle. A l'Est, du côté arrondi 
              dominant la Sèvre, existait jusqu'en 1958 une motte entourée 
              de fossés qui fut peut-être le premier noyau castral. 
              A proximité demeurent les restes de la chapelle castrale, 
              dont la crypte superbe à trois nefs reposant sur des piliers 
              circulaires remonte au XIe siècle. 
 La motte fut remplacée au XIIe siècle par une tour 
              maîtresse rectangulaire à contreforts arrondis, caractéristiques 
              de la région. Dominant le fossé barrant le promontoire, 
              elle contrôlait l'unique entrée ménagée 
              dans une tour-porte qui lui est accolée. Cette tour forme 
              encore l'accès actuel; mais le voûtement de la porte 
              a été repris à l'époque moderne, tout 
              en conservant la baie romane placée au-dessus. Dans la seconde 
              moitié du XIIe siècle fut élevée la 
              chapelle haute, dont demeurent quelques ruines en élévation, 
              chevet circulaire et croisée du transept aux piliers flanqués 
              de colonnes à chapiteaux romans.
 
 
  Sans 
              doute les vicomtes de Thouars renforcèrent-ils également, 
              à cette époque, l'enceinte par des tours de flanquement; 
              on reconnaît en parcourant celle-ci des tours semi-circulaires 
              de petites dimensions, bien dans les usages de l'architecture Plantagenêt, 
              attribuables à la fin du XIIe siècle. 
 À partir du XVe siècle l'ensemble fit l'objet de remaniements 
              considérables, pour adapter le château aux armes à 
              feu. La tour-porte primitive fut prolongée par un vaste boulevard 
              allongé, pourvu de deux tours en capitale, accueillant l'entrée 
              avancée, à la perpendiculaire de l'axe primitif comme 
              de coutume; il en demeure la face 0. Le front de l'entrée 
              lui-même fut entièrement restructuré, de nouvelles 
              tours de flanquement y furent ajoutées; et la tour maîtresse 
              fut entourée d'une chemise pourvue d'un fossé propre 
              et d'une tour-porte d'accès vers l'intérieur du château.
 
 
  La 
              création de ce réduit peut être attribuée 
              à Gilles de Rais lui-même, peu de temps après 
              sa prise de possession du château en 1420 : de belles archères-canonnières 
              à orifice et fente disjoints en attestent. 
 Le reste de l'enceinte fut également renforcé, surtout 
              à la pointe Nord, où fut établie une digue 
              massive pour retenir les eaux de la Crûme. De ce côté 
              furent bâties deux superbes tours à canon reliées 
              par une courtine au fruit prononcé abritant une galerie de 
              contremine. La tour du Vidame, traditionnellement attribuée 
              à Louis de Vendôme vers 1520, ce qui paraît assez 
              tardif, devrait dater comme sa voisine des années 1490-1500; 
              toutes deux sont pourvues de canonnières à la française, 
              la première d'une belle ceinture de mâchicoulis où 
              les guides aiment à faire jouer les effets sonores. Le noyau 
              de la vis était évidé et servait de porte-voix.
 Texte extrait du 
              livre de Jean Mesqui Chateaux 
              forts et fortifications |