| Description du château
 
 Il se compose de 
              la forteresse proprement dite, du Couvent Notre-Dame construit sur 
              l'emplacement ruiné de la porterie du Moyen Age, et pour 
              la ville, de l'église Saint-Laurent que jouxtent quelques 
              maisons du XVIIIe siècle. Au pied des remparts, l'ancien 
              pont du Durbion, à la savante voûte hélicoïdale, 
              complète le circuit de visite. Signalons que l'église 
              et le château sont classés Monuments Historiques. 1 - Le château 
              et son évolution Ce qui frappe dans 
              la forteresse et constitue encore aujourd'hui son principal intérêt, 
              ce sont, d'une part, ses dimensions hors du commun et, d'autre part, 
              la vision diachronique qu'elle présente, sur un même 
              édifice, de quatre siècles d'histoire de la fortification. 
              Contrairement à nombre de châteaux forts, abandonnés 
              après la Guerre de Cent Ans, Châtel bénéficie 
              au XVe siècle, pour les raisons d'ordre politique évoquées 
              cidessus, d'une spectaculaire adaptation à l'artillerie nouvelle. 
              D'où la difficulté, rencontrée tant par les 
              fouilleurs que par les visiteurs, pour situer aussi exactement que 
              possible les différentes étapes de construction. Il apparaît 
              de plus en plus clairement, les campagnes de fouille archéologique 
              programmée ayant apporté à cet égard 
              de précieux renseignements, que les Comtes de Vaudémont 
              édifient à l'origine une simple tour de plan rectangulaire, 
              sans doute défendue par une porte d'entrée. Au Nord, 
              des zones boisées offrent une protection suffisante pour 
              l'époque. Au Sud, la Moselle a largement entaillé 
              la falaise calcaire dont l'assise rocheuse apparait en plusieurs 
              endroits et des ruisseaux, aujourd'hui disparus, délimitent 
              entre leurs lits une sorte de promontoire sur lequel il était 
              tout naturel que l'on songeât à s'appuyer. De cette tour primitive 
              subsiste une base arasée qui parait indiquer une construction 
              importante pour ce début du XIIe siècle. Les parements 
              extérieur ou intérieur offrent plusieurs assises en 
              petits ou moyens appareils, de provenance locale, le blocage de 
              pierraille qui emplit l'intervalle portant à 3,12 mètres 
              l'épaisseur des murs. L'un de ceux-ci comporte une ouverture 
              dont les jambages en pierre taillée témoignent qu'une 
              porte en fer à doubles vantaux défendait l'entrée 
              du côté où se situera l'extension de ce premier 
              habitat fortifié. L'occupation de l'esplanade, 
              appuyée sur le sol géologique, suit d'assez près 
              l'érection de la " grande tour ". Les analyses 
              de carbone 14, effectuées dans une série de petits 
              bâtiments rectangulaires dont certains sont dallés, 
              corroborent de manière scientifique la datation que la trouvaille 
              d'une monnaie bretonne de la fin du XIIe siècle avait pu 
              suggérer. L'architecture de la grosse Tour de l'Etuve, avec 
              une salle voûtée dont les claveaux sont encore en place, 
              les prélèvements de mortier opérés dans 
              l'appareil du mur Est et aussi l'implantation de cette tour au-dessus 
              des sources, marquent la limite extrême d'une seconde étape 
              de construction. Du XIIIe siècle, 
              avec Henri Ier de Vaudémont, datent selon toute vraisemblance 
              des agrandissements importants. Une nouvelle enceinte défendue 
              par des archères, dont certaines embrasures atteignent 2,10 
              mètres de hauteur, protège la très belle salle 
              des Gardes dont le mur intérieur, remarquablement appareillé, 
              dut servir de mur extérieur à la précédente 
              construction. La halle d'armes, 
              la galerie des Archers avec sa face externe au talutage parfaitement 
              repérable dans la salle des Sources indiquent un édifice 
              contemporain de Philippe Auguste. Vers l'Est, deux cours successives 
              mènent à la Tour de la Chapelle, excellent poste de 
              guet dont la base a été découverte, et à 
              la Tour du Colombier. Le château de cette époque, quadrangulaire, 
              s'est donc étendu en Sud et en Est sur l'ensemble du promontoire 
              rocheux que défendaient des murs talutés. Vers le 
              Nord au contraire, la protection s'avérant beaucoup moins 
              nécessaire, l'église de la ville et des bâtiments 
              à usage utilitaire occupaient un emplacement connu. Il est 
              fort regrettable que, pour la première tout au moins, un 
              urbanisme aberrant interdise à jamais des recherches sur 
              un périmètre archéologique que les hommes de 
              la seconde moitié du XXe siècle ont achevé 
              de saccager. Et ce d'autant que l'église en question fit 
              partie de l'important remaniement du XVe siècle, devenant 
              alors chapelle castrale. Page 
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